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TEMOIGNAGES

« Enrique Marin, il est de Séville, comme Don Juan. Il a débuté par des encres de Chine, comme Goya. Des paysans, des mégères, des toreros, des chèvres tout en os, avec des pis énormes. Deux voix l’appellent d’horizons tout opposés : le belge René Magritte, mais aussi l’Italien De Chirico, son maître. Le problème de Magritte sera aussi le sien : le rapport du mot et de l’image. »

 

Michel TOURNIER,

Ecrivain, Le tabor et le Sinaï, Essais sur l’art contemporain,

Ed. Belfond, 1988

« L’affaire est entendue. Ce qui frappe, au premier coup d’œil, dans l’œuvre d’Enrique Marin, c’est l’ordonnance formelle, la stricte orthodoxie des genres et des moyens, un classicisme pur et dur. Le burin, la pointe sèche et l’eau-forte pour la gravure ; la mine de plomb pour le dessin ; l’huile et la caséine pour la peinture. L’œuvre entière chante un hymne à l’amour, même impossible. Et puis, partout, l’humour corrige le drame ; partout le rire et la parodie transcendent le tragique. »

Daniel MORANE,

Spécialiste de la gravure française,

dans Enrique Marin, Catalogue raisonné de l’œuvre gravé : 1963-1988, Bibliothèque municipale d'Auxerre, 1993

« Séville a vu grandir Enrique Marin. Il incarne le génie de l’artiste tel que l’a conçu la Renaissance, à tel point qu’il pourrait être la réincarnation d’Albrecht Dürer ou de Rembrandt. Ni la noirceur ni le superficiel ne conviennent au génie de Enrique Marin : il sait unir la tragédie à l’humour. Fidèle à la peinture figurative, d’une imagination débordante et d’une extrême originalité, son œuvre révèle un monde à lui, un univers onirique, fantastique rempli des mille travers et vertus de l’humanité, troublé par les menaces et les dangers. »

 

Lucien SCHINDLER,

Chroniqueur à Radio triage, chronique n°1586, 19 février 2020

Enrique Marin posant devant une de ses oeuvres

A la question « Comment faites-vous pour passer d’une technique à une autre, cela ne vous dérange pas ? » Enrique Marin répond : « Je le fais avec la même facilité que l’on passe du Chablis au Bordeaux ; la peinture pour moi, c’est la musique symphonique, le dessin et la gravure, c’est la musique de chambre, la sculpture... un immense plaisir pour les mains et les yeux. »

Entretien avec Béatrice TABAH,

Conservatrice du musée d’art moderne de Troyes, 1987

« Enrique Marin ne juge pas. Il fixe ce qu’il voit de son œil vigilant. Il est en sentinelle au fond de sa guérite et il reste aux aguets, guettant un geste, une attitude,  guettant un rire ou un rictus, guettant une larme ou un regard. Son métier est d’épier et d’en faire une image, c’est un métier tout comme un autre. Il rend compte voilà tout. »

 

Jean GARCIA,

Peintre, à Sai en Normandie

« L’œuvre d'Enrique Marin se prête à une multiplicité d’analyses formelles et de lectures interprétatives, comme il est naturel pour le grand et véritable artiste qu’il est. Ce qui nous laisse admiratif au premier abord, c’est la maîtrise absolue du dessin et de toutes ses possibilités expressives ; si on observe plus particulièrement ses gravures, on saisit aussitôt tous les aspects de ce savoir technique : un trait sûr et chargé de force expressive, un clair-obscur modulé en paysages infinis, mais qui loin de constituer une fin en lui-même vise à souligner un climat émotif et une dimension psychologique.»

 

Giovanni QUAGLINO,

Novare, 1980

« Enrique Marin a su éloigner l’ironie facile, la simple satire. Dans son œuvre l’humour côtoie la cruauté, mais c’est le drame qui l’emporte, le drame d’un monde où le cœur est devenu cible et l’esprit caboche de bois, têt e de robot. Ces papiers chiffonnés, ces étranges éponges qui semblent avoir trempé dans le sang, tous ces résidus de cérémonies secrètes, insoutenables, sont là, flottant partout, s’incrustant dans la chair ou l’étoffe, étouffant l’homme et tendant à sa disparition. Est-il plus juste allégorie de notre soi-disant humaine condition ? »

 

Marcel BEALU,

Ecrivain, Paris, 1984

« Fils de Goya dans ses scènes puissantes de tauromachie ou ses "Caprices" ; petit-cousin de Jérôme Bosch, tout particulièrement dans ses dessins ou ses gravures ; d’esprit surréaliste dans ses trouvailles insolites, abracadabrantes, délirantes, Enrique Marin s’amuse ! »

 

Pierre BRISSET,

Paris, 1992

« Ce monde mécanique que tu peins, tellement dépourvu d’âme en apparence, qui montre parfois la monstrueuse férocité de la machine, sait aussi être extrêmement humain, comme si dans l’engin mécanique stagnait l’âme en fuite des hommes. Par quel heureux secret d’alchimiste consumé réussis-tu à créer tant de beauté en réunissant des choses laides. »

 

Gonzalo Alvarez GARCIA,

lettre à Enrique Marin, Palerme, 1992

« Enrique Marin, lui, l’homme du sud qui aime les histoires de passion, d’amour, de sang et de mort, puise dans les codes du théâtre antique qu’est la tauromachie, la matière à traduire la tension paroxystique des sentiments humains. »

 

Danièle LE PAPE,

Journaliste, Le télégramme de Quimper, Avril 2001

Portrait d'Enrique Marin

« Le monde onirique qui constitue l’œuvre d’Enrique Marin, cet univers proche du surréalisme, est admirablement servi par sa perfection technique. L’homme est méticuleux, à la limite du maniaque. C’est un besogneux. Il passe d’une technique à l’autre avec le même bonheur et pour notre plus grand bonheur. Ne dit-il pas de son travail « Je me fais plaisir en espérant faire plaisir aux autres. »

 

Bernard Jules VERLINGUE,

Conservateur du Musée de la Faïence, Quimper, 2001

« Qu’on ne s’y trompe pas, l’œuvre d’Enrique Marin est un défi au désespoir... Nous sommes en « Etat de siège » même si l’humour masque l’angoisse. Ses petites lumières, l’homme, l’artiste les nomment Amour, Fidélité, Femme, Beauté, Amitié...et ces cœurs qui continuent à battre. Faut-il être à contre-courant, faut-il oser pour dire de telles choses ! Faut-il de l’humilité ou de l’orgueil ! »

 

Raymond DERRIEN,

Président des Semaines Musicales de Quimper, 1988

« El artista es siempre fiel a sus orígenes”, respondió Picasso cuando al serle preguntado en cierta ocasión, de dónde era y como se sentía. Enrique Marín tampoco es una excepción al respecto, hay un modo de ser, una actitud frente a la vida que es indeleble a las circunstancias y al destino que la vida depara. Ello ha quedado reflejado en su obra, si bien es verdad que de un modo más notorio en unas etapas que en otras, sobre todo la primera, donde la nostalgia de lo dejado atrás es más fuerte e intensa. El lenguaje pictórico de Enrique Marín se expresa en una representación de un personaje fantástico y mágico, donde los aspectos surrealistas y expresionistas -esto último sobre todo en parte de la obra gráfica- buscan desde la subjetividad, la sugerencia. Desde sus inicios de raíz naturalista, próximos al realismo populista practicado en los años sesenta por “Estampa Popular”, el artista sevillano se ha ido decantando un estilo personal de connotaciones con lo maravilloso y visionario, sabiendo sintetizar todo un repertorio de recursos formales propios de una figuración factible de ser calificada como de “insinuación”, que, a diferencia de la narrativa, no acude a un tema ilustrativo, sino a un potencial subjetivo a través del símbolo. »

Fernando MARTÍN MARTÍN,

Fundación El Monte, Sevilla, 1995

« Ce qui séduit au plus haut point dans l’art d’Enrique Marin, c’est sa maîtrise absolue des différentes techniques, son art consommé de la composition, le flamboiement des couleurs ou la délicatesse de ses dégradés. Grand mélomane, il se définit aussi non comme « un peintre de cris...mais de chuchotements ». Des gravures en guise de sonates, des pastels, des aquarelles pour concerti, des céramiques, des bronzes aux formes épurées pour de précieux récitals ; ses collages, autant de fugues, de suites virevoltantes et mystérieuses ; ses peintures, autant d’émouvantes partitions à découvrir ».

Michel LEGRAND,

Président des Semaines Musicales de Quimper, 2010

Enrique et Pequeña, Le Haut-bois, Nizon, 1992

« Enrique MARIN, sans doute l’un des graveurs les plus doués de ce 20ème siècle ».

 

Jean Pierre SOISSON,

Maire d’Auxerre, Député de l’Yonne, Président du Conseil Régional de Bourgogne, Ministre, Auxerre 1993

« Enrique Marin met sa technique parfaite au service exclusif d’une vision claire et vigoureuse, voire dramatique, de l’homme et de sa condition, de ses rapports avec les autres, éminemment réalistes ou, au contraire, empreints de délicatesse. S’y trouvent aussi des peurs fréquentes, des tensions qui (inévitablement) semblent consteller l’expérience humaine, individuelle et collective. »

Giorgio Tomaso BAGNI,

Scientifique, 1987

« Enrique Marin n’a peur de rien, paysan andalou qui, de Cracovie à Rome et de Madrid à Paris, promène son réalisme magique avec ses foires, ses sorcières, ses journaliers, ses mendiants et ses courtisanes. C’est toute l’Espagne, avec son peuple paysan, ses plaies ouvertes, sa rage et sa lassitude qui sort ainsi de ses mains. L’Espagne de toujours, celle de Goya, de Lorca et celle d’Antonio Machado ».

 

Xavier GRALL,

Poète, Paris, 1971

« Le faire d’Enrique Marin est devenu magistral par la qualité de son expression suggestive. Les glacis subtils servent l’expression contrastée des masques. Les forment se cherchent, s’appellent, se répondent, en bref, elles vivent. Avec son goût constant du renouvellement qui lui fait aborder les domaines les plus divers et les techniques nouvelles, il transmet son émotion devant le spectacle quotidien dont il n’est pas dupe. Son clin d’œil est un clin d’œil complice. Son œuvre, décapante mais aussi amusée, apparaît désormais de plus en plus nécessaire. »

 

Philippe CHABERT,

Conservateur en chef du Musée d’Art Moderne de Troyes, 1993

« Enrique Marin nous offre la pomme douce-amère de la vie qui va. Il ne démontre rien et ne témoigne pas de son époque. Il peint et c’est bien assez, car son art est si fort qu’il nous conduit, palette somptueuse de rigueur, d’humour et d’émotion, à la jubilation d’Etre.»

 

Marc BIRRAUX,

Auteur français, Paris, 1991

« Tour à tour démiurge et tourmenteur, Enrique Marin règne sur un monde de marionnettes dont il tire les ficelles. Mais ce montreur reste un voyeur. Alors il se cache et nous épie. Que de tropismes, de pulsions, de fantasmes contradictoires dans cette âme somme toute sereine ! Eros et Thanatos ont beau se livrer à des joutes cruelles, toujours sous le pinceau du maître, les élans sadiques et amoureux s’apaisent en œuvre d’art. »

 

Jean Luc MERCIE,

Auteur, Paris, 1987

Portrait d'Enrique Marin

« Les formes amples, pleines généreuses de ses personnages, c’est la première chose qui étonne dans l’œuvre d’Enrique MARIN. Avec ces femmes opulentes, ces taureaux massifs, ces matadors aux muscles ronds qui tendent leurs costumes outrageusement, l’artiste a une vision sphérique du monde qui correspond à son tempérament méditerranéen, expansif, joyeux, l’œil brillant, gourmand. C’est la séduction de l’homme du sud incarnée. »

 

Michelle SENANT,

Journaliste, Quimper, 2001

« L’homme au chapeau melon va devenir récurrent dans l’univers d’Enrique Marin. On le retrouve souvent en compagnie d’une femme rose aux cuisses énormes, parfois proches de la poupée, mais dont on sent bien qu’il est, lui, le jouet. Est-ce à cause de ce couvre-chef qu’on a souvent associé Enrique Marin à Magritte et qu’on l’a catalogué surréaliste ? Peut-être ! Mais ses femmes aux courbes généreuses, ce Cousin Gaspard ventru et fessu, ses sculptures lisses et rebondies n’évoquent-ils pas d’avantage Botero ? Cessons de vouloir mettre dans des boîtes ce créateur si attaché à sa liberté et si fier qu’il a rarement mis son art au service d’écrivains aussi prestigieux soient-ils. »

 

Isabelle GAUTIER,

Journaliste, L’Yonne Républicaine, Juillet 2001

« Un nuovo mondo grafico fantastico, magico, poetico e nel contempo dissacrante e antiborghese in chiave ed eredità surrealista, che si perpetua in immagini e scritti, in Topor quanto nelle fantasie polimateriche di Marin, sopratutto negli stupendi collages e nei grandi fogli di acqueforti colorate degli anni '90. Un più esplicito ricordo della grande tradizione scultorea surrealista e delle suo ricco non debito con la Spagna emerge dai bronzzetti degli anni '80 e '90. »

 

Marco ROSCI,

Novara, 2007

« Nel lavori dell’artista andaluso ritroviamo lo stesso spirito leonardesco di osservazione, rielaborazione e deduzione che in Enrique Marin non muove dal desiderio universalistico della conoscenza scientifica del mondo ma vuol contribuire, prendendo spunto dal medesimo ascolto, alla trasformazione dell’uomo non attraverso protesi tecnologiche ma nella convinzione sincera che l’uomo si possa trasformare incidendo, sull’anima, di chi vuole accoglierli, piccoli segni. »

Roberto MORONI,

4a Settimana Internazionale del Riso, Novara, 2007

« Il disegno a matita è il primo aristocratico compagno d’itinerario di Marin, poi viene l’incisione su rame, acciaio e legno, con questa tecnica illustra molteplici volumi d’arte ; subito dopo l’acquarello e la pittura ; negli anni più recenti riscopre il piacere del pastello, tecnica difficile che tratta con assoluta perizia. Da circa quindici anni si cimenta la ceramica e il bronzo : il passaggio era obbligato, troppe erano le avvisaglie che trasparivano dai volumi rappresentati nelle sue tele, prima o poi queste forme debordanti avrebbero finito col dilagare al di fuori delle cornici e diventare struttura fisica, massa da godere contatto delle mani, accarezzandone la superficie. Oggi Enrique Marin è forse più scultore, e talvolta architetto, piuttosto che pittore, ma è solo ciò che si può affermare in questo momento, perche i fiumi hanno la caratteristica di cambiare sovente il loro percorso senza preavvisi : basta avere pazienza e questo artista sarà ancora capace di sorprenderci. »

Libero GRECO,

Palazzo Tornielli, Novarra, 2007

« Quand Cézanne peint sa femme, son jardinier ou la montagne Sainte Victoire, tout nous apparaît clair et évident, de même quand Matisse peint des fruits, des colombes ou la vue de son balcon, ou quand Chagall immortalise son village en Russie, les amoureux au bouquet ou le cirque ; il en est de même quand Van Gogh le ténébreux nous parle de la Provence écrasée de chaleur... A la simplicité des thèmes et des gestes, répond immédiatement notre émotion et de notre adhésion. Les grands artistes parlent à voix basse à notre âme et nous n’avons pas un grand effort à faire pour les entendre. Enrique Marin lui aussi nous dit les mots de l’amour, et tout notre être les reçoit. »

Michel BOHBOT,

Ecrivain, historien de l’art, Quimper, 2009

Enrique Marin posant devant une de ses oeuvres

Références bibliographiques :

 

• Daniel MORANE, Enrique Marin, Catalogue raisonné de l’œuvre gravé : 1963-1988, Bibliothèque municipale d'Auxerre, 1993

• Maxime PREAUD, « Enrique Marin », Nouvelles de l’estampe, n°233-234, 2011, pages 70-71, DOI https://journals.openedition.org/estampe/1231?lang=fr

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